La tête perdue de Damasceno Monteiro

Category: Livres,Romans et littérature,Littérature italienne

La tête perdue de Damasceno Monteiro Details

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Vous êtes gitan. Vous disposez de cet organe qui vous distingue de la gent féminine et dont vous êtes assez fier malgré le poids des ans, mais hélas, votre vessie, bien moins vaillante, vous force à vous lever aux petites heures. Vous vivez sur un terrain municipal sans aucune commodité. Vous voilà obligé de quitter votre cabane de planches et de carton pour satisfaire un besoin naturel. Vous avez vos habitudes au pied d??un vieux chêne. Vous remarquez alors que deux chaussures pointent vers le ciel. Vous prenez un bâton et vous écartez le feuillage. Plus vous l??écartez, et plus vous constatez que les chaussures se poursuivent par un pantalon, un torse, des bras? Mais pas de tête !Vous êtes journaliste. Vous venez de passer quelques jours de vacances en compagnie de l??élue de votre c?ur. Vous venez de rentrer à Lisbonne et décidez de faire un saut par votre journal bien que vous soyez encore en congé. Vous vous faites apostropher par votre directeur qui a tenté de vous joindre sans jamais y parvenir (fichus GSM qui n??existaient pas en ce temps-là).Vous voilà obligé, le jour-même, de vous rendre à Porto (ville où ils adorent les tripes, vous pas) pour mener l??enquête car votre journal aime l??hémoglobine et vit des affaires que la nature humaine dénature (divorces, cocufiages, meurtres, toutes ces choses qui distinguent l??humain du restant du règne animal)?Antonio (quel magnifique prénom) Tabucchi sait vous prendre par la main pour ne plus vous lâcher.Il crée des personnages intéressants et originaux. Il vous emmène visiter Porto car il vous fait vous identifier au journaliste « lisboète » (qui vient de Lisbonne, quoi) et qui a de cette ville des images peu sympathiques en tête. Au fur et à mesure du récit, vous allez commencer à apprécier la cité et même ses spécialités culinaires, mais sans jamais manger les fameuses tripes? Il y a des limites que vous, le journaliste lisboète, ne voulez tout de même pas franchir !A partir de la rencontre avec l??avocat, Don Fernando, avocat des pauvres, fin gourmet, homme de culture et philosophe, j??ai moins aimé le récit (contrairement à d??autres lecteurs qui trouvent cela sublime).La fin du roman ne m??a pas satisfait.Vais-je oser publier cette critique sachant que les fans de Tabucchi vont me courir derrière pour me raccourcir d??une tête que j??aurais pourtant déjà perdue en écrivant cette critique ? Je redoute un tête-à-tête avec une passionnaria qui aime Antonio (pas moi, l??autre) à en perdre la tête ! Vais-je pouvoir lui tenir tête lors d??un face-à-face où elle me traitera de tête brûlée, voire de tête de cochon (ou de lard) ! Ne vais-je pas devenir la tête de turc de tous les aficionados de Tabucchi qui n??hésiteront pas à me traiter de tête-à-claques ? Les plus gentils se contenteront peut-être de dire que je suis tombé sur la tête pour avoir écrit une histoire sans queue ni tête (ce qui prouve qu??ils n??ont pas bien lu ma critique puisque la queue, on la retrouve à la deuxième phrase et la tête, on s??y perd tant il y en a à la fin du récit, ceci dit sans vouloir vous prendre la tête en me comportant comme une grosse tête). Creusez-vous la tête et vous constaterez que même si je suis une tête de pioche, je n??ai pas forcément tort sur toute la ligne. Cette critique ne vaut pas une prise de tête, ne vous mettez point martel en tête, car si vous la lisez à tête reposée, vous constaterez peut-être que je ne suis pas un tête-en-l??air qui vomit sa haine sur votre écrivain-philosophe préféré. Alors, s??il vous plaît, arrêtez de faire la tête?